L'Antre des Otaries Sodomites
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Xiaomi Mi Smart Camera 2K Standard Edition (design compact / support ...
11.39 €
Voir le deal

Corneille - L'Illusion Comique

2 participants

Aller en bas

Corneille - L'Illusion Comique Empty Corneille - L'Illusion Comique

Message  raoul31 Lun 1 Mai - 18:37

L’illusion comique

Pierre Corneille (1606-1684) a écrit dans sa vie, des grandes œuvres comme Le Cid et L’illusion
Comique
Il écrit l’illusion comique en 1636, une comédie en 5 actes dont le personnage de Matamore est directement issu de la "comédia dell'arte"
En quoi cette scène s’inscrit-elle dans l’esthétique baroque au théâtre ?

I- Une scène de révélation fondée sur le procédé du théâtre dans le théâtre.

• on note une composition en deux temps dans cette scène :
- vers 1 à 22 : Mystification d’Alcandre qui laisse Pridament déplorer la mort apparente de Clindor

Pridament

└> expression de la Douleur :
• réseau lexical de la souffrance
• renforcé par interjection et exclamation (« Hélas ! » L’11, « bonheur fatal […] mourir! » L’12)
• renforcés par des hyperboles (« plaisirs foudroyés » L’8, « espoir ruiné » L’Cool
⇨ Registre pathétique et tragique : pathétique par l’expression de la douleur, tragique par celle du sort de Clindor (v 12 et 15)
└>réplique s’achève sur une prise de décision :
• emploi de la forme verbale « je vais mourir » L’16
• renforcée par un adieu à la vie «adieu » L’16 : Déploration

Alcandre
└> attitude plutôt froide, cruelle, indifférente :
• 1er réplique : énoncé d’une banalité convenue au présent de vérité générale
⇒ simple constat sur le rôle du sort « de notre espoir la fortune se joue »
⇒ insiste sur la fragilité de la vie («s’élève et s’abaisse » L’2, « ordre inégal » L’3, « revers » L’4)
• Aucune compassion et même incitation à mourir adressé à Pridament dans la 2e réplique d’Alcandre (« oui, suivez ce cher fils » L’19)
⇒ emploi d’impératifs (« suivez » L’19, « épargnez » L’20, « laissez » L’21)
⇒ Alcandre semble remuer « le couteau dans la plaie » : ironie, moquerie


- vers 23 à 41 : révélation de la supercherie
⇒ annoncée dès la didascalie « Ici on relève la toile […] leur part » L’22-23 : Importance du lever de rideau qui donne accès à la vérité, à la réalité de la situation de Clindor.

• Réaction de Pridament : surprise et incompréhension qu’on voit avec l’emploi :
- d’exclamatives (« Ah! Dieu! quelle étrange surprise […] » L25
- d’interrogative à caractère oratoire (« chez les morts compte-t-on de l’argent ? » L’23, « quel charme […] morts » L’27 à 29) : sorte de réflexion à haute voix.
- D’anaphore du verbe « voir » qui souligne le quasi émerveillement («que vois-je ? » L’23, « Je vois Clindor » L’25)
⇨ Pridament semble « dépassé »…

- Puis Alcandre à partir du vers 29 : rôle explicatif -> il précise la nature de la révélation et devoir faire accepter le plus dur à Pridament : le métier de Clindor. L’exclamative, énoncée sur un ton offusque, « mon fils comédien ! » vers 41, montre les préjugés de ce dernier.
⇨ Tirade d’Alcandre qui révèle l’illusion à Pridament : lexique du théâtre (« acteurs » L’29, « scène » L’32, « théâtre » L’40)
La révélation de la situation est permise par l’emploi du théâtre dans le théâtre.
• Alcandre est, tout d’abord, clairement, celui qui « manipule » l’intrigue et la représentation : son rôle est de faire apparaître divers éléments, personnages ou événements.
- Ici, ses propos vers 22 «voyez ses funérailles » soulignent cet aspect : il donne à voir les aventures de Clindor jusqu’à ses funérailles.

• le procédé du théâtre dans le théâtre est mis en évidence concrètement à travers les didascalies externes :
- «Ici, on révèle la toile et tous les comédiens paraissent […] qui comptent de l’argent et en prenant chacun leur part » L23-24 -> moment clef : révélation de la mise en abîme.

• Corneille s’amuse à faire figurer le rideau, accessoire symbolique puisqu’il rythme une représentation (début, fin, entractes) : ici, il est utilisé pour représenter de façon concrète le théâtre dans le théâtre.
- mais le rideau se lève au lieu de se baisser pou montrer l’envers du décor, ce qui se déroule en coulisse la réalité marchande du métier de comédien).

Le procédé donc à Pridament d’accéder à la réalité et la vérité ; il permet également d’attribuer à Alcandre et Pridament des rôles particuliers. En effet, Alcandre semble représenter, symboliser le dramaturge puisque c’est lui qui tire les ficelles de l’intrigue, il crée l’illusion et de la représentation. Il conduit Pridament et le public Pridament et le public au lever de rideau révélateur. Pridament, quant à lui, est observateur, spectateur (« voyez » L’22).

On remarque que les spectateurs n’apprennent la vérité sur Clindor qu’au dernier moment, en même temps que Pridament, car ni l’un ni l’autre n’ont accès à l’élément fondamental de ce passage : la didascalie. Seul le lecteur prend connaissance avant tout le monde de ce qui se passe. Donc Pridament est spectateur à part entière.

Le théâtre dans le théâtre est un procédé fondamental ici.

II- Un élonge du théâtre

• Face aux préjugés de Pridament exprimés à travers des exclamations (« mon fils comédien ! » L’41), Alcandre, symbole du dramaturge, va chercher à légitimer le choix de Clindor : évocation des vertus de l’art dramatique à travers des images positives.
• Moyens utilisés pour cela :
- lexique à connotation méliorative (« beau spectacle » L’27, « sur la scène, il se fait admirer » L’12, « douceurs » L’27)
- procédés de renforcement :
• répétition de l’adverbe d’intensité « si » (« art si difficile » vers 1, « spectacle si beau » vers 27) => effet hyperbolique.
• Jeu sur les rimes (théâtre […] idolâtre » vers 17-18, « plaisir des grands […] premiers rangs » vers 23-24)
- système d’oppositions pour souligner l’évolution de la situation du théâtre -> temps du passé/présent associés à des adverbes («ce que votre temps voyait avec mépris » vers 19, « j’ai cru […] où je l’ai vue » vers 46) et expressions antagonismes ( « à présent le théâtre […] idolâtre » vers 17-18, « est aujourd’hui l’amour » vers 20)
• le statut de l’art théâtral s’est donc amélioré
- termes et expressions à caractère globalisant pour montrer que le théâtre est reconnu par le plus grand nombre («ravissent dans Pris un peuple tout entier » vers 8, « gloire » vers 15) et que l’évocation de personnalités durant la mention renforce le propos (« bons esprits » vers 60, « divertissement de nos Princes » vers 62)
⇨ façon de montrer que si les personnes les plus importantes apprécient ce genre, il ne eput en être autrement …
- l’art théâtral est associé au champ lexical du plaisir, durant il serait une sources évidentes (« ravissement » vers 48, « divertissement » vers 62)
- Allusions mythologiques qui renforcent le propos – «parnasse »/« apollon » : théâtre protégé des dieux.
- Corneille, dans les 1eres répliques, laisse entrevoir l’idée que el théâtre possède des vertus morales et pédagogiques grâce à sa relation avec le réel -> la « pièce tragique » jouée par Clindor à l’acte 5 est composée de situations tirées de la réalité telles un « adultère amour » ou un « trépas impourvu » (vers 44). De fait, Pridament reconnaît avoir pris la mort de Clindor « pour vraie » alors que « ce n’était que feinte » (vers 53).
⇒ confusion entre la tragédie représentée et la vie qui montre que le théâtre est le miroir de la réalité en fabriquant de l’illusion.

⇨ Pas de connotation négative à cela bien au contraire puisque c’est cette « illusion de la réalité » et surtout la mort présumée de Clindor qui permet la réconciliation père/fils (vers 14-16, vers 43-51).

Véritable éloge du théâtre donc, dans lequel Alcandre, et à travers lui, Corneille, insiste sur la valeur du théâtre :
- source de plaisir
- profession noble et appréciée
- fonction essentielle de divertissement
- relation au réel qui favorise l’intérêt du spectateur, permettant ainsi son « éducation »

CONCLUSION :
• Scène clef de l’œuvre donc puisque c’est un moment de révélation non seulement de l’illusion durant a été victime Pridament, mais du procédé de mise en abîme (théâtre dans le théâtre) qui permet la révélation.
• Scène qui laisse transparaître la fonction d’Alcandre, symbole du dramaturge puisqu’il mène l’intrigue et du metteur en scène puisqu’il fixe le moment de la révélation grâce au lever de rideau; apparaît également la fonction de la scène elle-même = valeur pédagogique puisqu’elle permet la réconciliation père/fils. Alcandre mène une « mise en spectacle » des réactions de Pridament
• Scène enfin d’éloge du théâtre -> deux destinatoires à cet éloge :
- l’un, fictif, Pridament, qu’il faut rallier à la course de Clindor en légitimant son choix de vie.
- L’autre, réel, le public, qu’il s’agit de convaincre des bienfait du théâtre.
• Cet élonge permet enfin de présenter le théâtre dans sa conception baroque : pour les dramaturges baroques, en effet, le théâtre doit être le miroir de la réalité et permettre aux personnages de progresser dans les caractères, leurs relation …
raoul31
raoul31
Modérateur

Masculin Nombre de messages : 648
Age : 35
Date d'inscription : 29/09/2005

Revenir en haut Aller en bas

Corneille - L'Illusion Comique Empty Re: Corneille - L'Illusion Comique

Message  val Sam 3 Juin - 12:13

CORNEILLE / L’ILLUSION COMIQUE
Acte V, dernière scène


Présentation : - extrait de la pièce L’Illusion comique écrit en 1635 par Corneille, gd
dramaturge français
- pièce tournée vers l’esthétique baroque
- passage situé à la fin de la pièce après la mort apparente de Clindor

Mouvement : Baroque

Axes d’études : 1. Fonction de la scène
2. Le théâtre dans le théâtre

Thèmes : - une illusion
- caractéristiques de théâtre (mise en abyme)

Analyse détaillée :
1- Fonction de la scène
-1ère partie (jusqu’à la didascalie) :
• SOUFFRANCE de Pridamant
→ réseau lexical de la douleur : « plaisirs foudroyés » « espoir ruiné » « bonheur fatal »
→ ponctuat°/syntaxe expressive : pt d’exclamat° / interject° « Hélas ! »
→ hyperbole + accumulat° : « assassiné – foudroyés – ruiné »
• propos de Pridamant provoque de la PITIE
• idée dominante : mort + évocat° de celle de Clindor « Adieu, je vais mourir » = paroxysme de sa souffrance
=> passage PATHETIQUE + TRAGIQUE
* face à Pridamant, Alcandre est étrange = INDIFFERENT/froid depuis le début du passage
* A. insciste sur la not° de FATALITE
→ présent de vérité générale = leçon de morale sur le ton de la banalité = il minimise la douleur de Pridamant
* il utilise une IRONIE cruelle « Oui,suivez ce cher fils » + un certain nb d’impératifs
« laissez faire » + des termes sombres/pervers «entraille»«funéraille»
=> PARODIE du genre de la consolat° : intent° CRUELLE
-2ème partie (après la didascalie) :
¤ didascalie = rupture et FIN DE L’ILLUSION : lever de rideau symbolique + renforcé par
1ère réplique « Que vois-je ? »
¤ réaction de P. : surprise + incompréhension à travers
→ emploi d’exclamative « Dieu ! »
→ emploi d’interrogatives quasi-oratoires « Chez les morts comptent-
on de l’argent ? »
→ anaphore du vbe « je vois » + express° « Quelle charme »
=> véritable REVELATION
¤ Alcandre possède un rôle particulier : fournit à P. + aux spectateurs l’explicat°
→ il joue le rôle d’un PEDAGOGUE ( rép aux Q, lève le voile de l’illusion…)
=═> Fonct° du passage : révéler l’illusion de la supercherie
laisser apparaître le but de l’illusion ( réconcilier père/fils)
présenter les rôles des magiciens ( rôle explicatif : créateur de
l’illusion + metteur en scène + interprète la pièce)

2- Le théâtre dans le théâtre

• procédé rencontré en littérature/peinture/cinéma : il s’agit d’enchâsser un élèmt ds un autre
• originalité de l’I.C = sa STRUCTURE PARTICULIERE =procédé à ts niveaux :
1er niveau : pièce cadre : P. est à la recherche de son fils, fait appel à un magicien (mise en place acte I et rappelé tt au lg de la pièce acte II s1/10 – acte III s12 …)
2ème niveau : intrigue principale : l’illusion crée par Alcandre mettant en scène la vie passé de Clindor
3ème niveau : vie présente de Clindor : il joue une pièce de théâtre
=> Corneille a insérer une TRAGEDIE (joué par Clindor) ds une TRAGICOMEDIE (l’illusion) elle-m insérée ds un genre incertain ( pièce cadre)
•chaque prsg du passage représente l’un des 3 procédés de mise en abyme :
→ Alcandre = procédé du th ds le th : il met en place l’illusion + il manipule prsg et
evènemts : vbe déclencheur « Voyez » = c’est lui qui permet l’enchainemt entre les ≠ niveaux
═> PRSG CLEF sans qui rien n’existe = AUTEUR dramaturge car il tire les ficelles de l’ensemble de la pièce
→ Pridamant = SPECTATEUR , situat° d’observateur de l’illusion et de la tragédie
joué par Clindor = procédé du th ds le th également : voc placé sous le signe du regard « je vois trop » «je vs vois l’être » + il apprend la vérité qu’au dernier moment comme le spectateur
• élèmt symbolique du procédé : le RIDEAU= rappel adressé au public (« vs » de P. lui est adressé) + rideau se lève sur les coulisses et donne accès à l’ENVERS DE L’ILLUSION au lieu de se baisser à la fin = il fait apparaître la REALITE marchande du métier
• thème du théâtre dvlp à la fin par Alcandre: il marque la ≠ entre ILLUSION et REALITE = fin de la mise en abyme = explicat° de la représentat° = tt n’est que REFLEXION sur le th



Conclusion : Passage fondamental de l’œuvre car :
- REVELAT° de l’illusion et de la réalité
- reflexion sur les CARACTERISTIQUES DU THEATRE
( jeu entre illusion/rélalité : tt doit sembler réel)
- prsg central :Alcandre = symbole du dramaturge
- procédé de la mise en abyme = apprécié par les auteurs baroques car permet une
CONFUSION entre illusion/réalité

val

Nombre de messages : 16
Date d'inscription : 30/09/2005

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser